ÉCOLOGIE | 03.04.2012
Des pesticides perturbent l'orientation des abeilles
Des pesticides peuvent désorienter les abeilles et ainsi perturber le développement des ruches. Un résultat obtenu grâce à une nouvelle technologie de puce à radio-identification, collée sur le dos des abeilles.
perturbe la capacité des abeilles à retrouver leur ruche . Ce qui entraîne la mort de beaucoup d’entre elles.
Pour cela, Mickaël Henry et ses collègues ont effectué une "expérimentation de délocalisation" en Poitou Charente et à Avignon. « Plus de 650 abeilles ont tout d’abord été capturées dans leur ruche, explique Mickaël Henry.On les a soumises en laboratoire à une dose de pesticide de 1,34 nano-grammes, soit environ cinq fois moins que la dose létale. » Certaines abeilles ont ensuite été marquées par un dispositif RFID, « des petites puces collées sur le dos de chaque insecte ».
Ce système a permis de suivre les allers et venues dans la ruche grâce à un détecteur placé à l’entrée de celle-ci. C’est la première fois que les abeilles peuvent être suivies individuellement. Après les avoir ainsi marqué, les chercheurs ont relâché les 653 butineuses à un kilomètre de leur ruche, une distance normale pour des abeilles domestiques. 10% à 30% des abeilles traitées avec du pesticide ne sont pas retournées à la ruche. Conclusion : les insectes exposés à une dose de pesticides, même faible, ont deux fois plus de chance de se perdre et de mourir que ceux non exposées.
Les apiculteurs pas convaincus
Les apiculteurs ne sont pas convaincus Yves Vedrenne, président du syndicat national des apiculteurs, pense que les études menées n’apporteront rien aux apiculteurs, « les pesticides sont déjà répandus et le colza est en fleurs. Une fois de plus, si une décision d’interdiction est prise, elle interviendra après coup ». Cette année, c’est la troisième fois que le syndicat dépose une requête pour interdire le Cruiser OSR. « Si les apiculteurs avaient été écoutés dès le départ nous ne serions pas dans cette situation paradoxale ».
Les apiculteurs ne sont pas convaincus Yves Vedrenne, président du syndicat national des apiculteurs, pense que les études menées n’apporteront rien aux apiculteurs, « les pesticides sont déjà répandus et le colza est en fleurs. Une fois de plus, si une décision d’interdiction est prise, elle interviendra après coup ». Cette année, c’est la troisième fois que le syndicat dépose une requête pour interdire le Cruiser OSR. « Si les apiculteurs avaient été écoutés dès le départ nous ne serions pas dans cette situation paradoxale ».
L’étape suivante de l’étude française qui a débuté en 2011 et doit encore durer deux ans est de « se pencher sur la modulation des effets d’autres facteurs couplés au pesticide tels que le manque de nourriture ou la présence de parasites » explique Axel Decourtye. Suite à la parution de ces études, le ministère de l’agriculture française a annoncé le jeudi 29 mars qu’il envisageait d’interdire l’utilisation du pesticide Cruiser OSR, un néonicotinoïde.
Gabrielle Carpel
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